Où vivait Gérard de Nerval ?
Gérard de Nerval est un poète français de renom qui a longtemps évolué et fait évoluer le romantisme français. Il a rédigé de nombreux poèmes, des sonnets ainsi que des nouvelles. Il est né à Paris le 22 mai 1808 et est décédé prématurément à l’âge de 46 ans le 26 janvier 1855.
Enfance et famille
Gérard Labrunie, de son vrai nom, est né au 96 rue Saint-Martin (aujourd’hui n°168) à Paris. Il est baptisé le 23 mai 1808, le lendemain de sa naissance, à Saint-Merri.
Agé de quelques mois seulement, ses parents le confient à une nourrice qui vivait à Loisy, à proximité de Mortefontaine. Ils le confient ensuite à Antoine Boucher, un grand-oncle maternel qui vivait à Mortefontaine, situé en zone campagnarde à Saint-Germain-en-Laye. C’est ce dernier qui l’éleva entre 1808 à 1814.
Son père, Etienne Labrunie a été nommé médecin militaire le 8 juin 1808 et dut intégrer la Grande Armée. Quelques mois plus tard, il est promu médecin et fut rattaché à l’armée du Rhin. Sa mère, quant à elle, accompagnait son mari dans ses déplacements. C’est d’ailleurs au cours d’un séjour à Glogow en Silésie qu’elle trouve la mort en 1810 alors que son fils n’avait que deux ans.
En 1814, son père retourne à la vie civile et récupère son fils chez son grand-oncle ? Père et fils vécurent alors à Paris, au 72, rue Saint-Martin.
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Education et premiers pas vers la renommée
En 1822, il est inscrit au collège Charlemagne où il travaille avec Théophile Gautier. C’est à cette époque qu’il rédige son premier recueil de 140 pages intitulé Poésies et Poèmes par Gérard L. en 1824. Il le donne à Arsène Houssaye en 1852 et lors de l’exposition donnée en son nom à la Maison de Balzac en 1981-1982, l’ouvrage y fut présenté.
En mai 1929, il intègre une étude de notaire en tant que stagiaire sur demande de son père. Cet emploi ne lui fit guère plaisir, car il avait d’autres choses plus intéressantes à faire.
Quand Victor Hugo le convoque pour soutenir Hernani, Gérard Labrunie en tant que soldat du romantisme y participe volontiers. Il participe également à la révolution romantique de 1830, mais ne participe pas à la révolution politique.
Il se lance ensuite dans la rédaction de ses deux anthologies, l’une sur la poésie allemande et l’autre sur la poésie française. C’était un projet qui lui tenait à cœur, mais malheureusement, les deux ouvrages n’eurent pas le succès escompté.
Malgré cela, il est accepté au Cénacle mis en place par Sainte-Beuve afin de faire perdurer le triomphe de Victor Hugo. Les membres avaient l’habitude de se réunir rue Notre-Dame-des-Champs parfois chez Hugo parfois chez le peintre Eugène Devéria.
Quand les membres de ce premier cercle commencent à se disperser, un autre cénacle fut créé et baptisé Petit-Cénacle. A partir de là, les réunions furent organisées dans l’atelier du sculpteur Jean Bernard Duseigneur. Les membres de ce cercle avaient tous un penchant pour la boisson et le chahutage. C’est d’ailleurs à cause d’une de leurs manifestations que quelques membres furent arrêtés et emprisonnés à la prison de Sainte-Pélagie. Gérard en fit partie.
Durant cette période, Gérard Labrunie qui avait pour habitude de signer ses ouvrages par Gérard L., décida d’ajouter un nom à son prénom. Il opte pour « Nerval » en référence à un lieu qu’il fréquentait durant son enfance à Loisy, dans la commune de Mortefontaine. Il s’agit du clos de Nerval, un champ que son grand-père maternel cultivait.
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En dehors de la France
Quand son grand-père maternel meurt en 1834, Gérard de Nerval touche un héritage de 30 000 francs. Il commence alors à mener la belle vie et sort de la France, sans le dire à son père, pour aller visiter Florence, Rome et Naples.
En 1835, il s’installe chez Camille Roger, à l’impasse du Doyenné. C’est là qu’un groupe de romantiques se réunissait régulièrement et de leur réunion en découle le Monde dramatique, une revue de luxe qui a fini de consumer tout son héritage. Il dut revendre la revue en 1836 pour payer ses dettes.
Il commence alors une carrière dans le journalisme, un métier qui lui permit d’aller en Belgique,
En 1837, il fréquente assidument le salon de Madame Boscary de Villeplaine, là où il pouvait rencontrer l’actrice Jenny Colon pour qui il avait des sentiments non-réciproques. Même après la mort de cette dernière, Nerval continuait de la chérir. Selon les spécialistes, c’est d’elle qu’il parle dans nombre de ses œuvres quand il évoque la femme idéale, Isis, Maria, la reine de Saba, …
En 1838, il se trouve en Allemagne puis à Vienne. Il revient en France deux ans plus tard, en 1840 pour remplacer Gautier qui se trouvait en Espagne.
En février 1841, il est interné dans la « maison de correction Sainte-Colombe » de Mme Marie de Sainte-Colombe suite à une première crise de folie. L’établissement se situait au 4-6 rue de Picpus et fut créé en 1785. Puis en mars de la même année, suite à une deuxième crise, il est interné dans la clinique du Docteur Blanche à Montmartre. Il y reste jusqu’au mois de novembre.
En décembre 1842, il part pour l’Orient et séjourne à Alexandrie, à Beyrouth, à Naples, au Caire, à Constantinople, à Malte, en Syrie, … Son ouvrage intitulé Voyage en Orient ne sort qu’en 1851.
Il rentre à Paris en 1843 et commence à faire paraître quelques récits de ses voyages en 1844. Cette année, il quitte à nouveau la France pour se rendre en Belgique et aux Pays-Bas en compagnie d’Arsène Houssaye. En 1845, il part en Algérie pour remplacer à nouveau Gautier.
Entre 1844 à 1847, Nerval bouge beaucoup. On le retrouve en Belgique, à Londres, aux Pays-Bas, …
Fin de vie
Au cours de ses dernières années, Gérard de Nerval vit dans la détresse tant matérielle que morale. Le dr Emile Blanche lui conseille alors d’écrire pour évacuer ses émotions. Cette période lui fut très prospère, car bon nombre de ses chefs d’œuvres furent réalisées à cette époque.
Le 2- janvier 1855, on le retrouve pendu aux barreaux d’une grille d’égout sise sur la rue de la Vieille-Lanterne. Cette rue n’existe plus de nos jours, mais on pense qu’elle se situerait sur le site du théâtre de la Ville.
La cérémonie funéraire se déroule à la cathédrale Notre-Dame de Paris. Normalement, un suicidaire n’aurait pas eu droit à une cérémonie religieuse, mais on y a tout de même consenti vu son état mental. Ce sont ses amis Arsène Houssaye et Théophile Gautier qui lui payèrent une concession au cimetière du Père-Lachaise.
Une plaque commémorative a été érigée dans le square de la Tour-Saint-Jacques à Paris pour lui rendre hommage.