Où vivait Jean Cocteau ?
Jean Cocteau était un poète, graphiste, dessinateur, peintre, dramaturge et cinéaste français qui a marqué son époque. Derrière le succès de cet artiste aux multiples talents, se cache une histoire particulière. Pour découvrir son parcours, nous vous proposons un voyage à travers les pas de cet écrivain. De son enfance en Ile-de-France à ses expéditions sur la Côte d’Azur, en passant par son long séjour à Paris, nous vous disons tout ce que nous en savons.
Maisons-Laffitte, son lieu de naissance
Jean Cocteau, de son nom de naissance Clément Eugène Jean Maurice Cocteau, nait le 5 juillet 1889 à Maisons-Laffitte. C’est une petite commune situé en Ile-de-France. Il y grandit dans une famille bourgeoise. L’artiste passe une claire partie de son enfance dans la résidence de son grand-père maternel. Il y vit aux côtés de sa mère Marie Julia Emilie Eugénie Lecomte, de sa sœur Marthe et de son frère Paul. Quant à son père, George Alfred Cocteau, il était souvent absent. Il s’agissait d’un avocat et peintre amateur trop occupé par son travail à Paris. Jean Cocteau portera d’ailleurs longtemps la blessure du suicide de son père, qui vivait de sa rente, le 5 avril 1898. Cet acte le laisse dans le désarroi. Toutefois, cela ne l’a pas découragé. L’histoire de son paternel est à l’origine de certains de ses citations comme : « La mort ne m’aura pas vivant » ou encore « Un chef-d’œuvre est une bataille gagnée contre la mort ». Ces extraits étaient sa manière d’échapper à l’ « erreur » de son papa.
C’est dans ce décor urbain, que le poète fait la découverte du théâtre et du cinéma.
Un long périple à la capitale de la mode
En 1904, il est contraint de quitter le cocon familial. Jean Cocteau part pour Paris afin de poursuivre ses études au Lycée Condorcet. Trouvant les études sans grand intérêt, il est renvoyé deux fois du lycée pour manque de discipline, en plus de rater deux fois son baccalauréat.
L’écrivain a vécu un demi-siècle dans la région parisienne, un séjour qu’il a fait rimer avec 50 ans de succès. C’est en 1908 que commence son aventure artistique. Edouard de Max, tragédien, est impressionné par le talent du poète. Il le prend sous son aile en organisant au théâtre Femina, une matinée poétique avec son premier récital de poésies.
A 20 ans, il publie son premier recueil de poèmes à compte d’auteur « La lampe d’Aladin » en s’inspirant des Milles et Une nuits. Il devient ainsi connu comme étant « le prince frivole » et publie, en 1910, sous ce titre son deuxième recueil de textes.
Vers 1912, Jean Cocteau collabore avec le maitre des ballets russes, Serge de Diaghilev, et ses artistes principaux, le peintre Léon Bakst et le danseur Valsa Nijinsky, pour donner naissance au ballet le Dieu bleu. Il retravaillera d’ailleurs avec de Diaghilev sur un second ballet, Parade, en 1917, en collaboration avec Pablo Picasso, dont les représentations notables se sont faites à Paris.
Va-et-vient entre Paris et le reste du Monde
En 1914, lors de la première guerre mondiale, il participe autant qu’ambulancier avec un convoi sanitaire civil. Il vit à Dixmude, adopté par un régiment de fusiliers marins mais est très vite démobilisé à cause de soucis de santé. Il revient donc à Paris et reprend ses activités artistiques et finit par écrire sur cette guerre un de ses meilleurs romans : Thomas l’imposteur.
En 1918, Raymond Radiguet lui est présenté par Max Jacob. Jean Cocteau exerce sur la carrière de Radiguet une grande influence. Comme un mentor, il le dirige, l’encourage, l’aide à évoluer et à publier ses vers dans les revues d’avant-garde. Ils entament beaucoup de voyages. Cocteau continue ensuite de l’épauler dans la promotion de ses travaux et la publication de ses œuvres.
Vers 1923, Radiguet meurt. Cocteau, ravagé, n’aurait même pas assisté à son enterrement. Le poète quitte Paris avec Diaghilev pour la présentation d’un ballet, « Noces », par les ballets russes à Monte-Carlo. Son entourage avait mis la mort de Radiguet sur le compte de la dépendance à l’opium et avait accusé l’inaction de Cocteau. En effet, à cette époque, il avait un penchant pour cette drogue. Pour cuver sa peine après cette perte douloureuse, Jean Cocteau part pour Ville-franche-sur-Mer, réside dans l’hôtel Welcome et fait connaissance avec la famille Bourgoint.
Le 15 juin 1925, l’auteur rencontre Meudon qui lui fait une grande impression et le convertit. Ainsi, le 15 octobre 1925, il communie entouré des Bourgoint et de Maurice Sachs.
En 1933, il fait la connaissance dee Marcel Khill qui joue le rôle du messager de Corinthe dans son œuvre La Machine Infernale. Cocteau fait le tour du monde avec celui-ci en 1936. Il s’agit de l’aventure racontée dans « Mon Premier Voyage ».
Vers 1940, Le Bel indifférent, une de ses pièces, écrit par Edith Piaf, se révèle avoir un succès prépondérant. En outre, il travaille avec Picasso ou Coco Chanel pour plusieurs projets. En 1950, Francine Weisweiller invite l’artiste à passer une semaine de vacance dans leur villa Santo Sosopir, à la pointe de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il entreprend de dessiner sur le mur au-dessus de la cheminée du salon et fini par décorer le reste de la maison, qu’il affectionne d’ailleurs énormément car il y revient régulièrement durant onze ans.
Découvrez ici la poésie de Jean Cocteau
Déménagement à Milly-la-Forêt
Voulant fuir à l’agitation de Paris, Jean Cocteau décide de déménager au calme de la Cote d’Azur. En 1947, il achète sa maison à Milly-la-Forêt avec Edouard Dermit, son compagnon. En ouvrant les portes de sa nouvelle résidence, il avoue : « C’est la maison qui m’attendait. » Son séjour dans le Sud lui semble comme une évidence. En 1963, le visionnaire y laisse son âme, après y avoir vécu beaucoup de souvenirs. Son conjoint occupe la maison jusqu’à sa mort en 1955.
Afin de rendre hommage à cet artiste au succès planétaire, sa demeure est réhabilitée en Musée. La Maison Cocteau a été inaugurée le 22 juin 2010. Les meubles et la décoration ont été laissés tels qu’ils étaient de son vivant pour permettre aux visiteurs de revivre pleinement le passé du poète.